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![]() Campagne de France 1814, Meissonier (RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski) ![]() Carte de l'Empire français, divisé en 130 départements y compris ceux formés dans la Hollande ... ![]() Carte du Département de l'Aisne, 1811 ![]() Carte des opérations militaires de la campagne de France de 1814 ![]() Marche de Napoléon au cours de la campagne de France de 1814 |
Après la campagne
de Russie de 1812 et la campagne
d'Allemagne de 1813, Napoléon refuse en novembre 1813 la
proposition des alliés à Francfort de retour aux
frontières de
1792 et doit faire face, avec des troupes amoindries, à
l’invasion du territoire national par la sixième
coalition, qui veut pousser son avantage et mettre un terme au
régime impérial.
La campagne de France se déroule de la fin décembre 1813 à avril 1814. C’est la première guerre sur le territoire français depuis 1798 et le département de l'Aisne est une nouvelle fois en première ligne lors de combats décisifs. Dans le nord-est de la France, en décembre 1813, les coalisés traversent le Rhin. Leurs troupes comptent quelque 360 000 hommes répartis en trois armées : -
L’armée du Nord aux ordres du prince royal de
Suède, Bernadotte, principalement russe et
prussienne,
qui
arrive par les Pays-Bas et la Belgique.
- L’armée de Silésie aux ordres de Blücher, composée de Russes et de Prussiens, qui de Coblence et Mayence puis Metz et Nancy, prend la direction d’Arcis-sur-Aube. - La « grande armée » austro-russe de Bohême sous les ordres de Schwarzenberg avec le tsar Alexandre et le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III, qui, ayant passé le Rhin à Bâle, se dirige vers Troyes par Langres et Chaumont. Face aux coalisés, Napoléon ne dispose que de 70 000 soldats, dont de jeunes conscrits les jeunes conscrits de 1814, les Marie-Louise. Il prend le commandement de l’armée à Châlons le 25 janvier 1814, et essaie tout au long de la campagne de battre les armées coalisées séparément. Napoléon se porte tout d’abord sur l’arrière-garde de Blücher, bousculée à Saint-Dizier le 27 janvier. Le 29, à Brienne, l’armée de Silésie bat en retraite mais parvient à se joindre à l’armée de Bohème à La Rothière, où le 1er février Napoléon réussit à se dégager. Les deux armées coalisées se séparent à nouveau permettant à Napoléon quatre victoires successives sur l’armée de Silésie : Champaubert le 10 février, Montmirail le 11, Château-Thierry le 12 et Vauchamps le 14. Blücher bat en retraite et ne menace plus Paris. ![]() Combat de
Château-Thierry, 12 février 1814,
Siméon Fort (RMN-Grand Palais (château de
Versailles)/Gérard Blot)
Napoléon se retourne alors contre l’armée de Bohême qui avance vers Paris et la défait à Mormant le 17 et à Montereau le 18. Blücher reprend son offensive sur Paris début mars. Napoléon part à sa rencontre mais la chute de Soissons, le 3 mars, que certains auteurs considèrent comme le basculement de la campagne, l’empêche d’atteindre l’Aisne et les rencontres ont lieu à Berry-au-Bac le 5, Craonne le 7, victoires françaises, et à Laon, qui voit l’échec de nos troupes les 9 et 10. ![]() Combat de Berry-au-Bac, Siméon Fort (RMN-Grand Palais (château de Versailles)/Hervé Lewandowski) ![]() Bataille de Craonne, 7 février 1814, Théodore Jung. (RMN-Grand Palais (château de Versailles)/Gérard Blot) La victoire de Reims, le 13 mars est suivie de la défaite d’Arcis-sur-Aube les 20 et 21 mars. Devant la supériorité numérique des coalisés, Napoléon change de tactique et menace leurs lignes de communication. Mais les Alliés avancent sur Paris et la reddition de la capitale, le 31 mars, marque la fin du règne de Napoléon, qui abdique et est envoyé en exil sur l’île d’Elbe. Le territoire reste occupé d’avril à juin 1814. |
La campagne de France de 1814
dans
l'Aisne
Au cours des premiers mois de l’année 1814, qui marquent la fin du régime impérial, les soldats de Napoléon vont combattre dans l’Aisne sur les lieux mêmes où cent ans plus tard, les Poilus combattront à leur tour : Château-Thierry, Craonne, Berry-au-Bac, Soissons, ... La population civile souffre également des combats, destructions et réquisitions, qui désolent les villes et les campagnes, mais aussi des exactions des troupes étrangères, qui ne sont pas que des actes isolés. D'autant que le département est menacé, début 1814, au nord-est par les troupes détachées par Bernadotte et au sud-est par celles de Blücher. En décembre 1813, l'armée du Nord, commandée par le prince royal de Suède Bernadotte, a envahi sans résistance la Hollande dépourvue de troupes françaises et s'est avancé vers la Belgique alors occupée par la France. La frontière nord de la France est presque totalement dégarnie pour faire face aux armées coalisées. L'armée française en 1814, décimée par les défaites et les épidémies, a le plus grand mal à assurer la conscription. Le 17 décembre 1813, Napoléon ordonne de rétablir la Garde Nationale pour veiller sur les places de l'intérieur, mais par décret du 30 décembre, la moitié des gardes nationaux de l'Aisne, avec ceux de l'Eure-et-Loir, du Loiret et de l'Oise, sont envoyés à Meaux rejoindre l'armée de Napoléon. Le 10 janvier 1814, un décret renouvelant celui de la mobilisation de 1792, ordonne la création d'un grand camp retranché à Soissons pour couvrir les frontières du Nord et des Ardennes. La conscription rencontre peu de résistance active, bien que des réfractaires se cachent dans les forêts, mais l'état d'esprit de la population est sans enthousiasme et il impossible de trouver des fusils utilisables, on doit réquisitionner les fusils de chasse, les uniformes et effets militaires manquent, le baron Malouet, préfet de l'Aisne, doit engager sa fortune personnelle pour équiper les recrues. Les habitants apprennent l'invasion des départements de l'est, dont les dépôts militaires sont déplacés vers l’ouest. Des réfugiés des Ardennes arrivent à Soissons où une compagnie de Garde nationale est levée le 21 janvier. Le général de division Rusca est nommé commandant du camp retranché de Soissons, où doivent se rassembler les gardes nationaux de l'Aisne et d’autres. Le 5 février, le corps d'armée russe du général Wintzingerode, détaché de l'armée du Nord de Bernadotte qui vient d'occuper la Belgique, atteint Philippeville. Rejoint par celui de Vorontsov, il entre en France le 6 avec 14 000 fantassins et 12 000 cavaliers pour aller faire sa jonction avec l'armée de Silésie de Blücher par Laon et Soissons. Le 9 février, les cosaques de Tchernychev arrivent à Avesnes-sur-Helpe, une des places de l'ancienne ceinture fortifiée de Vauban. L'hiver est exceptionnellement froid et le gel permet aux troupes d'invasion de manœuvrer sur des chemins d’ordinaire impraticables. Un détachement de cosaques, l'avant-garde de Tzernitschoff, se dirige vers Chauny et Laon. Le préfet de Laon, apprenant que l'armée ennemie est proche, prépare l'évacuation des administrations civiles et militaires vers La Fère. Elles quittent la ville le soir du 11 février et les Russes y entrent le lendemain tandis que Soissons reçoit les administrations et un grand nombre de fugitifs de Reims. Une cargaison de 2 000 fusils arrive de Paris le soir du 12 février. Beaucoup d'hommes n'auront pas le temps d’apprendre à s’en servir. Le 12, tandis qu'au sud Napoléon poursuit les Russo-Prussiens en direction de Château-Thierry afin de parfaire sa victoire à Montmirail, Wintzingerode occupe Laon et arrive devant Soissons, prise d'assaut le 14. Wintzingerode apprend alors les défaites subies par Blücher et reçoit l'ordre de le rejoindre à Epernay ; il évacue Soissons où les troupes françaises rentrent le lendemain. Le 25 février, une colonne volante du colonel von Geismar (avant-garde du 3e corps d’armée d’Allemagne) est entrée dans Roye avec un régiment de cosaques du Don, un escadron de Uhlans et un escadron de Hussards saxons. Les cosaques investissent Noyon par la porte d’Huez dans la nuit du 25 au 26 février, vers une heure du matin. Dès le lendemain, ils quittent Noyon pour se rendre à Chauny, pillant tout sur leur chemin. Le 27, après s’être avancée jusqu’à La Fère où elle est reçue à coups de canon, la troupe revient sur ses pas et stationne de nouveau à Chauny et Noyon non sans semer la terreur chez l’habitant. Le 27 février, Bülow, qui se dirige aussi vers le sud par Laon, assiège la faible garnison de La Fère, commandée par le Colonel d’artillerie Pommereuil. Ce dernier se rend se rend après un court bombardement. Les Prussiens occupent la ville jusqu’au 22 mai suivant pillant l’Arsenal de fond en comble et accablant la ville et le canton de réquisitions et de privations tout en répandant une proclamation annonçant que les alliés ne venaient pas pour combattre la France mais pour libérer les peuples opprimés par Napoléon. Soissons change encore de mains plusieurs fois pendant cette campagne : assiégée le 2 mars par les corps réunis de Bülow et Wintzingerode, elle capitule le lendemain tandis que Blücher ayant repris son offensive sur Paris, Napoléon est parti à sa rencontre. La chute de Soissons, basculement de la campagne, empêche Napoléon d’atteindre l’Aisne et les rencontres ont lieu à Berry-au-Bac le 5, Craonne le 7, victoires françaises, et à Laon, qui voit l’échec de nos troupes les 9 et 10. Attaquée et reprise par les Français le 5 mars, les coalisés assiègent encore Soissons du 20 au 31 mars sans pouvoir l'emporter ; ils se contentent ensuite d'un blocus à distance jusqu'à la fin de la guerre. Lorsque les Cosaques quittent rapidement Noyon mais le 13 mars, la ville connaît une nouvelle occupation. Deux régiments prussiens, un de cavalerie et un d’infanterie, entrent « en conquérant » dans la ville. Il s’agit d’unités du 3e corps de l’armée prussienne de Bülow. Les mille « hussards de la mort prussiens » sont logés chez l’habitant. Des hommes en patrouilles partent en reconnaissance dans les environs, inspectant les collines et les sentiers et contrôlant chaque personne rencontrée. Durant cette période, Noyon verra le passage d’un corps de six mille cavaliers, d’un régiment d’artillerie, de deux mille hussards de la mort, de sept mille autres soldats... L’occupation s’achèvera le 31 mars 1814, date à laquelle les troupes quitteront Noyon pour faire le siège de Compiègne au cours duquel s’illustrera le major Otenin. A Noyon, une rue du Champ des Cosaques rappelle l’occupation de la ville par les troupes du colonel von Geismar. Napoléon Ier abdique le 11 avril 1814 puis signe le 13 avril le traité de Fontainebleau et est envoyé en exil sur l’île d’Elbe. Commence alors la première occupation du territoire d’avril à juin 1814. Les cantonnements des troupes alliées sont répartis comme suit : Grande armée alliée : Garde impériale russe et réserve, plus la Garde autrichienne, à Paris Intendance en Seine-et-Oise Armée de Silésie : Corps Vorontsov dans l'Oise
Corps Langeron dans l'Aisne Le 30 mai 1814, les coalisés signent avec le nouveau royaume de France le premier traité de Paris. Les alliés décident de rester jusqu’à l’établissement d’une constitution royale. Le 4 juin 1814, Louis XVIII octroie la Charte constitutionnelle. Rassurée par le nouveau régime et le réel désir de paix de la population française, les troupes alliées évacuent peu à peu le territoire. A partir du mois de mai 1814, les troupes coalisées prennent la route du retour. Les habitants de Noyon les voient passer « pendant au moins huit jours par 10 ou 12.000 à la fois, avec voitures chargées de grains, farine, vivres de toute espèce et quantité de bétail ».
L'héritage de 1814 En 1814, le plan des alliés pour envahir la France, prévoit d’emprunter les vallées des grandes rivières menant à Paris, l’Oise (armée du Nord de Bernadotte), l’Aisne, la Marne (armée de Silésie de Blücher), l’Aube et la Seine (armée de Bohème de Schwarzenberg). Les traités de Vienne (1815), puis de Versailles (1871) laissent aux Allemands ces voies d’accès à la capitale française ouvertes. Face à cette menace, le haut commandement français va s’inspirer des combats menés par Napoléon pour concevoir son plan de défense ! Le général Séré de Rivières, chargé de fortifier les frontières du nord et de l’est, établit un dispositif avec des points de blocage des accès aux cinq vallées dans les secteurs où l’Empereur avait obtenu ses succès les plus significatifs en 1814. Dans l’Aisne, il vérouille la vallée de l’Oise à Guise et au nord de la Fère et celles de l’Aisne et de l’Ailette en s’appuyant sur les premières élévations du massif karstique de l’Île-de-France à Laon, qui est fortifiée, et appuyée par les fortifications de Bruyères, Montbérault et Mons-en-Laonnois. Ces dispositifs sont complétés par le fort de la Malmaison, qui couvre l’Ailette et celui de Condé l’Aisne. Enfin, le commandement organise des manœuvres dans le secteur entre Berry-au-Bac et Laffaux s’inspirant de la bataille de Craonne du 7 mars 1814. Ces défenses seront progressivement abandonnées, permettant aux Allemands de s’approcher de Paris en 1914.
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