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Quierzy avant 1914

La campagne de France de 1814 | La guerre de 1870-1871 Cartes postales de Quierzy Le chemin de fer à Quierzy | De Paris à Quierzy en automobile

Quierzy compte 414 habitants au recensement de 1911, essentiellement des cultivateurs. Les maisons traditionnelles sont en pierres blanches du Soissonnais et les constructions du 19e siècle en briques (la mairie, la gare, etc). 
 
La page Cartes postales de Quierzy de ce site donne une idée de l'aspect du village avant 1914.

Le cadastre de 1830


       
Les Archives Départementales de l'Aisne possèdent un exemplaire du cadastre de 1830 ou cadastre napoléonien, institué par la loi du 15 septembre 1807 et achevé pour Quierzy le 1er février 1830. Destiné à imposer équitablement les citoyens aux contributions foncières, le cadastre est constitué pour chaque commune d'un plan avec un tableau d'assemblage et des feuilles de section, d'un état de sections des parcelles de la commune précisant pour chacune d'elle le nom du propriétaire et d'une matrice cadastrale, liste des propriétaires avec pour chacun les différentes parcelles possédées.
 
Le cadastre consitue donc une source particulièrement intéressante pour l'étude de l'histoire de notre village (v. également la carte d'état-major de 1866).



 


<< Quierzy dans la carte d'état-major Laon Sud-Ouest de 1866 (Lat. 55.808.2 Long. 0.8949.5 Hauteur : 64.6) - Portail IGN

Les carnets des gardes champêtres de Quierzy, Jean et Julien Couturier
 
Conservés par la famille, ces carnets dévoilent de nombreux aspects de la vie du village entre 1876 et 1920, dont l’activité du port situé sur le canal près de la râperie avant la Grande Guerre, ... :
 


Le catalogues de la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint-Etienne
 
Autre témoignage de la vie dans les campagnes à la Belle Epoque, les objets du quotidien présentés par LE  catalogue en ligne sur le site Gallica de la BNF pour la période 1890-1925. Le plus complet, avec 1.242 pages est le millésime 1914.

<< Le catalogue 1900 de la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint-Etienne


 
Le chemin de fer arrive à Quierzy

Le chemin de fer arrive à Appily, à 3 kilomètres de Quierzy, le 21 octobre 1849 avec la mise en service par la Compagnie du chemin de fer du Nord du tronçon de Noyon à Chauny de la ligne Creil - Saint-Quentin - Jeumont.

La ligne constitue un des deux grands itinéraires vers la Belgique lancés en 1845, l'un par Amiens (Somme) et Lille (Nord), l'autre par Saint-Quentin (Aisne), avec un tronçon commun entre Paris et Creil (Oise). L'importance économique de Saint-Quentin, grand centre industriel de la vallée de la Somme, et l'idée de relier plus directement Paris au sud de la Belgique et à la vallée inférieure du Rhin laissent apparaître cet embranchement comme nécessaire. La ligne d'Erquelines à Charleroi, bientôt achevée du côté Belge, apporte un élément favorable à cette réalisation, qui permettra de relier Paris à Cologne en 517 km contre 610 via Valenciennes et Malines. Elle ouvre de nouveaux marchés à l'industrie de l'Aisne, dont les glaces de Saint-Gobain, les verreries de Folembray ainsi que les produits chimiques, les toiles, laines et châles, et rapproche les laminoirs français du Nord des hauts-fourneaux de Charleroi.

1846, ouverture de la ligne de Paris à Creil par Pontoise (Epluches)

De Paris à Creil, le premier tronçon jusqu'à Pontoise (gare d'Epluches, sur le territoire de la commune de Saint-Ouen-l'Aumône
, Seine-et-Oise) est lancé en septembre 1845. Dénué de grands ouvrages d'art, ce tronçon de 28,8 kilomètres est réalisé en moins de quatre mois et la ligne entre en service le 7 janvier 1846.

Quelques jours plus tard, les voies sont ouvertes jusqu'à Creil (38,5 kilomètres) et Clermont-de-l'Oise. La section Paris - Creil - Clermont est inaugurée le 25 janvier 1846. Le convoi officiel parcourt ce tronçon à la vitesse moyenne de 24 kilomètres à l'heure. Il faut ainsi 2 heures 48 pour couvrir les 67,3 kilomètres
de Paris-Centre à Creil. A comparer aux 11 à 16,4 kilomètres / heure avec arrêts de la diligence et de la malle-poste plus légère, qui permettent en 1850 3 h 06 à 4 h 33 de trajet de Paris à Creil pour 50 kilomètres.
         
La ligne passe par la vallée de Montmorency (Saint-Denis, Epinay, Enghien, Ermont, Franconville, Herblay), avant de bifurquer vers le nord-est à Saint-Ouen-l'Aumône pour traverser l'Oise et suivre sa vallée (Pontoise-Epluches, Auvers, l'Isle-Adam, Beaumont, Boran, Précy, Saint-Leu, Creil). Ce détour de près de 20 kilomètres au nord-ouest de Paris par Epluches permet des rampes peu sévères et un coût de construction restreint en suivant les fonds de vallées, un seul ouvrage d'art d'importance : un pont sur l'Oise en pierre de taille comportant trois arches entre Saint-Ouen-l'Aumône et Auvers-sur-Oise étant à construire. Les passages à niveaux sont en revanche multiples. Parmi les principaux travaux de génie civil, on cite le creusement, délicat dans un terrain pierreux, d'une profonde tranchée de treize mètres de profondeur à Maubuisson (Saint-Ouen-l'Aumône) peu avant le pont sur l'Oise. Les gares du parcours sont au début suffisamment espacées du fait de la faible puissance des machines. 

Epluches (Saint-Ouen-l'Aumône), qui a servi de gare à la ville de Pontoise avant que celle-ci ne soit dotée de son propre arrêt en 1863

1847, Compiègne

La réalisation de la ligne entre Creil et Compiègne n'est entreprise que l'année suivante, en juin 1847, mais dure seulement quatre mois. Elle passe par Pont-Sainte-Maxence et Verberie. Le tronçon de 33,3 kilomètres est inauguré le 21 octobre 1847 : le train inaugural parti de Paris à huit heures arrive à Compiègne à onze heures, ayant parcouru 100,6 kilomètres, il quitte la ville à quatre heures et rejoint Paris en deux heures quinze, soit une moyenne de 33,5 km/h à l'aller et et 44,7 km/h au retour.

La diligence et la malle-poste mettraient alors 4 h 56 à 7 h 17 pour parcourir les 80 kilomètres de Paris à Compiègne.


1849, Noyon


La Révolution de 1848 ralentit les travaux de la section entre Compiègne et Noyon, longue de 23,5 kilomètres : elle n'est achevée qu'au début de l'année 1849, quinze mois après la précédente. Elle suit également la vallée de l'Oise de façon plus ou moins proche, et connaît les mêmes difficultés de réalisation : les terrassements sont particulièrement importants en raison de l'inconsistance du terrain, de nature argileuse très fluide. Sur plusieurs kilomètres, la ligne est établie en tranchée dans le coteau dominant l'Oise. Les rails sont par ailleurs fixés sur des traverses jumelées pour accroître la solidité de leur assise. Deux stations sont prévues, à Thourotte et Ourscamp. La ligne est ouverte officiellement le 26 février 1849, le lendemain de son inauguration par le président de la République lors d'une cérémonie fastueuse. Le discours du préfet de l'Oise précède le traditionnel banquet, aux écrevisses de Noyon. Il souligne l'importance du chemin de fer dans l'accélération des relations et pour l'économie locale : « Désormais Noyon et Compiègne sont devenus comme les quartiers distincts d'une même ville ; Paris n'est plus qu'à quelques heures et un seul jour va suffire aux transactions qui naguère exigeaient une moitié de la semaine et un surcroît de dépenses. »

On peut estimer, en se basant sur les chiffres du voyage inaugural de Compiègne (100,6 km), le temps de parcours du voyage inaugural de Paris à Noyon (124,2km) entre 2 h 47 et 3 h 42. Il faudrait 6 h 06 à 9 h 05 à
la diligence ou la malle-poste pour parcourir les 100 kilomètres de Paris à Noyon.



Vue de la gare d'Appilly avant 1914 en venant de Noyon


1849, Chauny avec une station à Appilly

Le tronçon de Noyon à Chauny, long de 17,2 kilomètres (
soit 140,4 km depuis Paris par Pontoise-Epluches) est ouvert le 21 octobre 1849, huit mois après le tronçon précédent. L’inauguration officielle est prévue lors de l'ouverture de la totalité de la ligne.

On peut pareillement estimer, en se basant sur les chiffres du voyage inaugural de Compiègne, le temps de parcours (avec un seul arrêt ?) de Paris à Chauny entre 3 h 09 et 4 h 11. Il faudrait 7 h 19 à 10 h 54 à la diligence ou la malle-poste pour parcourir les 120 kilomètres de Paris à Chauny.

Une seule station est aménagée,
à Appilly, entre Noyon et Chauny exactement à mi-distance (8,1 km), soit 132,3 km depuis Paris par Pontoise-Epluches. Il reste 3 kilomètres à parcourir pour rejoindre Quierzy.

Ajoutons Il faudrait 7 h 19 à 10 h 54 à la diligence ou la malle-poste pour parcourir les 120 kilomètres de Paris à Chauny.

1850, Tergnier et Saint-Quentin

Le tronçon de Chauny à Tergnier de 7,5 km sera mis en service le 1er janvier 1850 et le tronçon de Tergnier à Saint-Quentin via Montescourt de 22,3 km, le 23 mai 1850. L'inauguration aura lieu le 9 juin 1850. Le président de la République est accompagné par plus de quatre-cents invités. Le convoi inaugural quitte Paris à 10h et parvient à 13h45 à Saint-Quentin après un arrêt à Creil, soit 170,2 km parcourus à la vitesse moyenne de 45,3 km/h.



1855, la frontière est atteinte à Jeumont (entre Maubeuge et Charleroi)

La ligne de Saint-Quentin à Jeumont (Erquelinnes côté Belgique) par Bohain et Maubeuge, de 84,8 km, concédée à la Compagnie du chemin de fer du Nord en février 1852, sera mise en service le 11 août 1855. Elle se poursuit en Belgique jusqu'à Charleroi (286,1 km depuis Paris par Pontoise-
Epluches).

1859, nouvel itinéraire par Chantilly

En 1857 est lancée la construction d'importants ouvrages d'arts permettant un itinéraire plus direct de Paris à Creil par la plaine de France et Chantilly. La nouvelle ligne se détache de l'ancien itinéraire après la gare de Saint-Denis, près du fort de la Briche, coupe à travers le plateau calcaire du pays de France. Après la gare de Louvres, elle se dirige vers le nord et franchit le faîte par deux grandes tranchées. Le tracé se dirige alors vers l'Oise à travers une zone boisée. La vallée de la Thève, à proximité des étangs de Commelles, est franchie par un viaduc constitué de quinze arches de quarante mètres de hauteur et de 331 mètres de long. Après la gare de Chantilly, un autre viaduc, long de 440 mètres et haut de 21 mètres, le plus important du tronçon, permet à la ligne de franchir la vallée de la Nonette. Peu avant la jonction avec l'ancien itinéraire, entre Saint-Leu-d'Esserent et Creil, la ligne franchit l'Oise par un pont biais en pierre, de 330 mètres de long et de 40 mètres de haut.

Le nouvel itinéraire de Saint-Denis à Creil, long de quarante-trois kilomètres (Pierrefitte, Villiers-le-Bel Goussainville, Louvres, Survilliers, Orry-la-Ville, Chantilly, Saint-Maximin), est mis en service le 1er juin 1859, n'accordant plus dès lors qu'un rôle de desserte secondaire à l'ancien itinéraire via Enghien-les-Bains et Epluches. Le trajet de Paris à Creil (50,3 km au lieu de 67,3) s'effectue dorénavant en cinquante minutes par les rapides de première classe, ce qui permet un gain de temps de trente minutes sur le trajet par Epluches. Outre le gain de temps, le raccourcissement du trajet, de dix-sept kilomètres, permet aux voyageurs une économie de deux francs sur le billet de première classe !

Chantilly est maintenant à 40,9 km de Paris, Creil à 50,3, Compiègne à 83,6, Noyon à 107,2, Appilly à 115,3 et Chauny à 123,4 km.

L'ouverture de la ligne de Bruxelles via Saint-Quentin, puis du tronçon direct Saint-Denis - Creil en 1859, diminue la distance de Paris à Bruxelles de 370 à 309 kilomètres, et les deux capitales sont reliées en 6 h 15 min, à une vitesse moyenne proche de 50 km/h.

1880, le téléphone

La Compagnie du Chemin de Fer du Nord, qui s'intéresse au téléphone pour remplacer ses télégraphes, se livre à des recherches et dès 1880 réussit une première transmission entre Paris et Saint-Quentin (140 kilomètres) ...  Le Téléphone à Quierzy en 1880
 
1893, la halte de Marest-Quierzy

Une halte est aménagée entre Dampcourt, commune de Marest-Dampcourt, et Quierzy au point kilométrique 116,6/116,7 de la ligne et 1,8 km du centre du village.  Elle est inaugurée le 15 août 1893. Une "vraie fête de famille" est donnée par les deux communes.

La halte était attendue depuis quarante ans. Ce nouvel aménagement constitue un enjeu d'importance pour Quierzy et les communes environnantes (treize communes unissent leurs efforts en ce sens en 1891).

La gare d'Appilly a en effet été certes implantée à égale distance de Noyon et Chauny, mais elle se trouve dans le département de l'Oise et les accès à cette gare demeurent insuffisants
pour les communes de l'Aisne qui demandent un pont pour remplacer le bac de Brétigny et des chemins pour parvenir à ce pont.

Elles souhaiteraient donc déplacer la gare, ce qui permettrait notamment d'accélérer la construction de la route de Manicamp à Noyon et d'un pont sur l'Oise au bac de Manicamp. cf Demande de diverses Communes du département de l'Aisne tendant à obtenir la translation, à Quierzy-Dampcourt, de la station d'Appily. Avis rendu le 10 mars1880 par la troisième section. Conseil général des ponts et chaussées. Table des affaires soumises au Conseil général des ponts et chaussées en 1880.

Quierzy devait donc disposer, ou être sur le point de disposer, de tels accès encore rares dans la région en cette fin de 19e siècle ?
 
   




Vue de la halte gare de Quierzy avant 1914 en venant de Noyon


Vues de la gare de Marest-Quierzy avant 1914


L'horaire des trains publié par le Journal de la ville de Saint-Quentin et de l'arrondissement du 9 novembre 1902 nous apprend que circulent sur la ligne des omnibus (T.L.) 1e, 2e et 3e classe, des expres et nord express 1e et 2e classe et des rapides 1e et 2e classe et rapides 1e classe.
 
Le trajet Paris-Nord - Marest-Quierzy est donc à cette époque de 3 heures 10 par l'omnibus de 5h02 au départ de Paris, qui repart de la halte de Marest-Quierzy à 8h14.
 
Le même trajet est de 1 heure 34 jusqu'à Noyon et 1 heure 50 jusqu'à Chauny avec l'express de 7h15. Ne marquant l'arrêt qu'à Creil et Compiègne, il repart de Noyon à 8h51 et de Chauny à 9h07. Il reste à parcourir 12 km depuis Noyon et 10 depuis Chauny, qui prendront respectivement 45 mn et 37 mn en voiture (à cheval sans arrêt) en fonction de l'état des chemins.
L'omnibus met 17 mn de Noyon à Marest-Quierzy, mais il n'y a guère de correspondance jusqu'à Quierzy depuis Paris-Nord vers 1900. On compte donc au mieux 2 heures 19 de Paris-Nord à Quierzy au début du 20e siècle. A comparer aux 6 h 42 à 10 heures qu'il faudrait à la malle poste ou à la diligence, si elle existait encore, pour parcourir 110 kilomètres.

Un siècle plus tard, les TER au départ de Paris Nord, marquant l'arrêt à Creil, Pont-Ste-Maxence et Compiègne mettront 1 h 04 jusqu'à Noyon et 1 h 15 jusqu'à Chauny il faut ensuite 18 et 14 minutes en voiture. On compte depuis 2017 1 h 30 en voiture par l'Autoroute A1 pour parcourir les 130 km depuis Paris centre. 

1905, quadruplement de la ligne entre
Paris et Survilliers

Le succès de la ligne, nécessite rapidement le quadruplement des voies entre Paris et Creil. Deux nouvelles voies directes sont mises en service le 15 avril 1905, sur une trentaine de kilomètres entre Paris et Survilliers, celles de l'ancienne ligne sont désormais réservées au trafic banlieue. À cette occasion, tous les passages à niveau sont supprimés sur ce tronçon.

 
La ligne Paris-Bruxelles par Saint-Quentin possède dès sa conception en 1852 une vocation internationale majeure, aussi bien pour les trains de voyageurs que pour les trains de marchandises en direction de l'Europe du Nord (Benelux et Allemagne).

1846, par
Valenciennes et Mons 
Les réseaux français et belges, connectés depuis juin 1846, permettaient de joindre les deux capitales par Creil, Amiens, Arras, Douai, Valenciennes, Blanc-Misseron-Quiévrain et Mons (1) en 12 heures 30 de voyage et 370 kilomètres parcourus. Il était ensuite possible de rejoindre Cologne moyennant 12 heures de plus, soit plus de 24 heures de voyage depuis Paris.
 
1855, par 
Saint-Quentin et Charleroi
En février 1852, la Compagnie du chemin de fer du Nord entreprend la construction d’une nouvelle ligne de Saint-Quentin à la frontière belge (2) par Bohain et Maubeuge, mise en service le 11 août 1855, qui permet de faire passer le trajet de Paris à Bruxelles à 342 kiliomètres et 8 heures en train express de première classe par Creil, Compiègne, Saint-Quentin, Maubeuge, Jeumont-Erquelinnes et Charleroi.

1858, par Saint-Quentin et Mons
En 1857-1858 le tronçon Maubeuge-Mons par Feignies-Quévy (3) évitant Charleroi est mis en service réduisant le Paris-Bruxelles à 325 kilomètres. Enfin, l'ouverture du tronçon direct Saint-Denis - Creil en 1859, diminue la distance de 17 kilomètres, soit 309 kilomètres entre les deux capitales reliées en 6 h 15 min, à une vitesse moyenne proche de 50 km/h. Ce sera jusqu'en juin 1996 la grande artère Paris-Bruxelles.
 
À la veille de la Première Guerre mondiale, les Atlantic ou Pacific permettent de relier les deux villes en 3 h 55 min. En 1926, il ne faut plus que 3 h 35 min, puis 3 h 30 min l'année suivante, avec le train 199 Étoile du Nord Pullman, et enfin 3 heures en 1936 avec le 189 Oiseau bleu Pullman, créé en 1929.
 
En 1957, la ligne accueille les premiers Trans-Europ-Express (TEE), entre la France, la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne. Ils ont pour nom Oiseau Bleu, Île-de-France, Étoile du Nord, Parsifal et Paris-Ruhr. D'abord assurées en traction Diesel, ces relations sont progressivement assurées par des locomotives électriques polytension. L'arrivée de l'électrification au début des années 60 permet aux nouvelles BB 16000 de gagner une dizaine de minutes sur les meilleures relations TAR, avec un trajet de bout en bout assuré en 2 h 20 min.
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1 - Frontière à Blanc-Misseron (Quiévrechain) puis Ligne 97 Quiévrain - Mons, 19,5 km + 1 km jusqu'à la frontière et Ligne 96 de Mons à Bruxelles-Midi (60,058 km aujourd'hui).
2 - Frontière à Jeumont puis Ligne 130-A Erquelinnes - Charleroi-Sud, 29,7 km et Ligne 124 Charleroi-Sud - Bruxelles-Midi, 55,9 km.
3 - Frontière à Feignies puis Ligne 96 Quévy - Bruxelles-Midi, 86 km (73,943 km aujourd'hui), électrification en 1963.


     
     
Carte AFAC Chemin de Fer n°498, 2006 Trans-Europ-Express, 1957
 
 


La ligne souffre des deux conflits mondiaux. Lors de la Première Guerre mondiale, une large partie de la ligne est au cœur des combats, ce qui entraîne de nombreuses destructions. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands en retraite font sauter à l'explosif de nombreux ponts et viaducs autour de la capitale, la nuit du 25 au 26 août 1944 : le viaduc de la Canardière à Chantilly, ainsi que tous les ponts sur l'Oise dont celui de Laversine sont coupés. Le trafic est fortement désorganisé ; seule la ligne Paris – Hirson est alors entièrement praticable sur le réseau Nord au départ de Paris. La ligne est rouverte dans son intégralité le 30 septembre 1945.

   
Les matériels

Vapeur
À l'origine, les machines de vitesse pour trains de voyageurs à roues de grand diamètre sont du type 120 (1 essieu porteur et 2 essieux moteur) ou 021 (2 essieux moteur et 1 essieu porteur). Au début du XXe siècle, les 120 sont transformées en 220 (2+2). Dans les années 1920, les puissantes Super-Pacific du Nord, des compound à 4 cylindres et surchauffe de la série 3.1201 à 3.1240, vont couvrir jusqu’à trois allers-retours entre les deux capitales, en 3h45 min pour les trains sans arrêt.

Diesel
Mise en service à partir de juillet 1934 des Trains Automoteurs Rapides (TAR) construits de 1934 à 1938 au profil aérodynamique et décoration sobre, très moderne à l’époque.

Après la Seconde guerre mondiale, des machines à vapeur continuent de rouler entre Paris et Bruxelles jusque vers 1956. Le trafic est encore marqué par l’absence d’électrification lors du lancement des Trans-Europ-Express en mai 1957 ce qui oblige les réseaux à fournir dans un premier temps des éléments automoteurs : rames RGP de la SNCF, autorails allemands VT08, puis élégants VT11, sur le Dortmund-Paris, ou rames hollando-suisse RAm, 20 ans après les TAR, retirés du service dans la foulée.

Electrique
BB 30000 1961-1970
CC 40100 1964-1970

 
Les derniers Trans-Europ-Express (CC 40100) remplacés par le Thalys en 1996
 
Les autres moyens de transport

Répartition du trafic continental par modes, 1828-1882


< L’accélération des voitures publiques, 1765-1850 (mp : malle de poste, cf : chemin de fer)


Le temps de la route exclusive en France : 1780-1850, Jean-Marcel Goger, Persée

Les chemins de fer secondaires

A côté de la ligne principale Creil - Saint-Quentin - Jeumont de la Compagnie du Chemin de Fer du Nord, plusieurs lignes secondaires se développent autour de Quierzy à partir de 1860. 


1860, Chauny - Saint-Gobain

Une première ligne relie Chauny à la Manufacture de glaces de Saint-Gobain (12 km) à partir de 1860 par Sinceny, Autreville, Rond d’Orléans, Barisis. Il s’agit d’une voie normale de 1,435 m. Elle est exploitée par la Compagnie du Nord de 1860 à 1869, par la Compagnie des Manufactures de glaces de St-Gobain, Chauny et Cirey (CSG) de 1869 à 1983 puis par la SNCF à partir de 1983. La ligne est fermée au trafic voyageurs en 1950 puis au trafic marchandises en 1993. Atlas des lignes de chemins de fer disparues 

1892, Anizy-Pinon - Rond d’Orléans
Il faut ensuite attendre 1892, pour l’ouverture par la Compagnie du Nord la ligne Anizy-Pinon - Rond d’Orléans (15 km, voie de 1 m) par Landricourt, Jumencourt, Coucy-le-Château-Halte, Coucy-le-Château, Verneuil-sous-Coucy, Le Parc, Folembray. La gare d’Anizy-Pinon se trouve sur la ligne Paris-Soissons-Laon et permet également de rejoindre Reims. La ligne Anizy-Pinon - Rond-d’Orléans ferme au trafic voyageurs en 1937 puis au trafic marchandises en 1944. Atlas des lignes de chemins de fer disparues 

1909, Chauny - Coucy-le-Château par Manicamp
En 1909 est ouverte la ligne Chauny - Coucy-le-Château (31 km, voie de 1 m) par la Compagnie des chemins de fer départementaux de l’Aisne (CDA), créée en 1905, qui devient en 1922 Compagnie des chemins de fer secondaires du Nord-Est. La ligne passe par Sinceny (sur la ligne Chauny - Saint-Gobain), Bichancourt, Manicamp, Bourguignon-Besmé, Camelin, Blérancourt, Saint-Aubin, Trosly-Loire, Guny (ligne de Soissons), Coucy-le-Château (près de la plateforme d’artillerie du Montoire de 14-18) où elle rejoint la ligne Anizy - Chauny. En 1917, entre Camelin et Coucy, la ligne est complétée par une voie normale (quatre rails = double écartement 1 m et 1,435 m). La section métrique Chauny - Camelin (18 km) ferme entre 1942 et 1948, la section normale Camelin - Coucy-le-Château (13 km) en 1963. Atlas des lignes de chemins de fer disparues 

Avec l'ouverture de cette liaison, Quierzy dispose désormais à Manicamp d'un accès vers Blérancourt, Coucy. Surnommé le Tacot vers la fin, ce train, une vieille loco et deux voitures inconfortables, est bondé les jours de marché. A Marest-Quierzy, on se rend à Chauny, Noyon et bien sûr Paris et Saint-Quentin

1910, Tergnier - Saint-Gobain
En 1910, est ouverte une ligne électrique Tergnier - Saint-Gobain (15 km, voie de 1 m) exploitée par la Société du tramway de Tergnier à St-Gobain et Anizy-Pinon de 1910 à 1913, par la CDA de 1913 à 1934 puis par la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est à partir de 1934. La ligne ferme en 1940. Atlas des lignes de chemins de fer disparues 

1917, Appilly - Camelin
Enfin, en 1917, l’armée française établit une ligne entre Appilly (sur la ligne Paris-Nord Saint-Quentin) et Camelin (sur la ligne Chauny - Coucy-le-Château) pour l’approvisionnement du front (6 km, voie normale). La ligne est ouverte à la circulation civile en 1919, exploitée par la CDA et ferme en 1928. Atlas des lignes de chemins de fer disparues


Les matériels





Locomotive Corpet Louvet 130T n°10 3
de la Compagnie des chemins de fer Départementaux de l'Aisne
en gare d’Oulchy-le-Château, CP Pottier ...

Locomotive Corpet Louvet 130T, 1906, n°1
de la Compagnie des chemins de fer Départementaux de l'Aisne
 restaurée par le CFBS
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Sources
- François et Maguy Palau, Le rail en France - Les 80 premières lignes 1820 - 1851
- Loi relative au chemin de fer de Paris à la frontière de Belgique, avec embranchements de Lille sur Calais et Dunkerque, au chemin de fer de Creil à Saint-Quentin, et au chemin de fer de Fampoux à Hazebrouck, N° 12096 - 15 juillet 1845, Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, série IX, vol. 31, no 1221,‎ 1845, p. 116 - 176
- Ordonnance royale qui approuve l'adjudication passée, le 20 décembre 1845, pour la concession du chemin de fer de Creil à Saint-Quentin, N° 12527 - 29 décembre 1845, Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, série IX, vol. 31, no 1266,‎ 1845, p. 1264 - 1265
- Décret qui approuve la convention passée, le 18 février 1852, entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer du Nord, N° 3716 - 18 février 1852, Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série X, vol. 9, no 496,‎ 1852, p. 527 - 531
- Le temps de la route exclusive en France : 1780-1850, Jean-Marcel Goger, Persée

Atlas des Chemins de Fer des Hauts de France, Lignes secondaires du département de l'Aisne

Atlas des lignes de chemins de fer disparues
FACS Patrimoine Ferroviaire




De Paris à Quierzy en automobile à la belle époque

Un nouveau moyen de locomotion fait son apparition sur les routes au début du 20e siècle : l'automobile. Le premier Guide Michelin est édité en 1900.  Mais l'automobile constitue un luxe encore rare. De Dion-Bouton est le plus important fabricant d'automobiles au monde avec une production de 400 automobiles et 3 200 moteurs pour l'année 1900. A peine 3 000 automobiles circulent alors en France, il y en aura 107 000 en 1914.

Puissance et vitesse augmentent rapidement, la De Dion Bouton Populaire K1 quatre places de 1902, propulsée par un moteur monocylindre de 764 cm3 développant 8 cv atteint la vitesse maxi d'environ 30 km/h et la Renault AG de 1905 à moteur bicylindre 1 250 cm3 de 8 cv (modèle le plus répandu de Taxi de la Marne en 1914) atteint les 40 km/h maxi. Dans le même temps, en compétition, les 120 km/h sont dépassés en 1902.

Cependant, dès 1893, une ordonnance du Préfet de Police de Paris concernant « le fonctionnement et la circulation, sur la voie publique, dans Paris et dans le ressort de la Préfecture de Police, des véhicules à moteur mécanique ... » limite la vitesse à 12 kilomètres à l’heure, dans Paris et dans les lieux habités et 20 kilomètres, en rase campagne, « sur les routes en plaine, larges, à courbes peu prononcées et peu fréquentées » (Ordonnance du 14 août 1893). En 1899, un décret du Ministère des travaux publics, applicable à l'ensemble du territoire national, fixe la vitesse maximale autorisée à 30 km/h en rase campagne et 20 km/h dans les agglomérations (Décret du 10 mars 1899, qui ne sera aboli que par la loi du 31 décembre 1922, le premier Code de la route fixant d'autres règles).

On pourait dès lors imaginer un temps de parcours pour 113 kilomètres de Paris centre à Quierzy de 4 heures 30 à 25 km/h de moyenne, sans arrêt pour ravitaillement, panne, crevaison, qui sont fréquentes sur des chaussées ne permettant guère ces vitesses vertigineuses, comme l'indiquent les précieux guides routiers de la belle époque ...

Le train, qui reste le principal moyen de locomotion pour les grands trajets, met à la même époque, on l'a vu, 2 heures 19
de Paris-Nord à Quierzy (On compte depuis 2017 et l'ouverture de la D1032 sur deux voies jusqu'à Noyon, 1 h 30 en voiture par l'Autoroute A1 pour parcurir les 130 km depuis Paris centre).

A la belle époque, le trajet le plus direct depuis Paris
empruntait la Nationale 2 de la Porte de la Villette à Gonesse, puis la Nationale 17 par Louvres et La Chapelle-en-Serval jusqu'à Senlis (43km), ensuite la Nationale 32 par Verberie, La Croix-st-Ouen, Compiègne (75 km), Ribécourt puis Noyon (99 km) et enfin la Nationale 38 entre Noyon et Chauny, soit 113 kilomètres jusqu'à Quierzy par Dampcourt.

Les guides
recommandent cependant aux chauffeurs différents itinéraires évitant les sorties est de Paris, le mauvais pavé des nationales et des agglomérations en privilégiant les routes macadamisées ou pittoresques. La Nationale 2 enièrement pavée est alors jugée " impraticable à l'automobile."


Par les routes nationales

Nationale 2, 17, 32 et 38 (113 kilomètres).





Par les itinéraires pittoresques


Le Guide Michelin 1914 recommande aux automobilistes les sorties ouest et nord de la capitale, la porte de Clichy en l'espèce, puis des itinéraires plus pittoresques par les forêts de Montmorency, Chantilly, Compiègne (94 km, soit 19 km de plus que par l'itinéraire direct) et de Laigue par Clichy, Asnières, Gennevilliers, Enghien, Eaubonne, Montlignon, Moisselles, la Croix Verte, Viarmes, Le Lys, Gouvieux, Chantilly, Senlis, Verberie, Jaux, Compiègne puis 
plusieurs variantes possibles pour la fin du parcours : Compiègne puis Choisy-au-Bac, ou contournement de Compiègne en allant traverser l'Aisne au Francport, puis Ollencourt, Tracy-le-Val, Carlepont, Cuts et Brétigny (130 km au total). Une option touristique, et plus courte de quelques kilomètres sur la fin du parcours en évitant Noyon, qui restera longtemps intéressante ...
 

 
A travers le champ de bataille de la Grande Guerre

Par les routes nationales, on atteint la zone des combats de la ligne du front stabilisée de 1914 à 1917 et de 1918 à l'entrée de Ribécourt sur la N32, point du front le plus proche de Paris, où viennent pendant la guerre journalites, politiques et curieux. On quitte cette zone des combats avant d'entrer à Chiry-Ourscamp selon Les Cartes spéciales des régions dévastées du Service géographique de l'armée, 1920.  (voir également IGN Rando)

Mais Senlis, Compiègne, Choisy-au-Bac notamment portent déjà les traces de la guerre. L’avance extrême allemande au début de septembre 1914 atteint en effet au nord-est de Paris Creil et Montataire, Chantilly, Lamorlaye, Chaumontel, la N entre Survilliers et la Chapelle-en-Serval, Plailly, Dammartin-en-Goële sur la N2, Saint-Soupplets, Meaux, … (v. IGN Rando)  En 1918, l'attaque allemande du printemps avait été arrêtée sur nos itinéraires sur la ligne des combats de 1914-1917.  Il y eut aussi des bombardements par l'artillerie et l'aviation sur l'arrière du front.

Par l'itinéraire forestier, on atteint la zone des combats à Nervaise-Ollencourt avant Tracy-le-Val et on quitte cette zone des combats dans Carlepont.

Monument de la Clairière de l'Armistice >>

1922, une nouvelle étape sur la route historique : la Clairière de l'Armistice

En quittant Compiègne
à travers sa forêt par la Nationale 31 en direction de Soissons, puis en empruntant le GC 81 qui mène au Francport, au Carrefour du même nom, avant de traverser le pont sur l'Aisne, on accède à la « Clairière de l'Armistice ». Le monument sur le carrefour et les importants aménagements de la clairière ont été inaugurés le 11 novembre 1922. Cinq ans plus tard, en 1927, la voiture-restaurant n°2419D de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, dans laquelle fut signé l'arrêt des combats le 11 novembre 1918, rejoint la clairière, après avoir été restaurée grâce au mécène américain Arthur-Henry Fleming, qui a également financé la construction du bâtiment-musée abritant désormais la voiture. La grande statue du maréchal Foch, décédé 1929, est ajoutée sur le côté gauche de la clairière en 1937.

Avant ces aménagements, la forêt abritait à cet endroit une position d'artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) datant de 1917-1918, la « Position de Franc-Port » constituée de quatre épis concentriques en tenaille pour pièces d'Artillerie Lourde à Grande Puissance (ALGP) permettant à l'été 1918 de tirer sur les arrières de l'ennemi vers Noyon, Ribécourt, Tracy-le Mont, ... La voie ferrée desservant les épis d'artillerie rejoignait la ligne de Compiègne à Soissons au niveau de la « Gare de Rethondes », située elle aussi rive gauche de l'Aisne, sur le territoire de la commune de Compiègne. Les villages du Franc-Port (aujourd'hui Le Francport) et de Rethondes se trouvent tous deux, sur la rive droite de l'Aisne.

Au moment de l'ouverture des négociations d'armistice, Foch recherche un endroit isolé pour accueillir en toute discrétion la délégation allemande. La position d'artillerie de Franc-Port, peu éloignée du front et du Quartier Général Allié de Senlis est proposée par la Direction des Transports Militaires aux Armées (DTMA) et approuvée par le maréchal Foch. Deux trains y sont acheminés et positionnés en marche arrière, chacun sur un des deux épis de gauche : la tête du train de Foch, à gauche (épi n°4), au niveau de l'arrière du train allemand, à droite (épi n°3).

La composition du train allié est la suivante : fourgon nord 585, fourgon est 6120, voiture nord By 16, voiture nord Ay 6, wagon-restaurant 2418, wagon-lits 1888, wagon-lits 1889, wagon-salon-bureau 2419, wagon-salon-lits 2443, fourgon est 6096. Le train mis à disposition des allemands comporte la voiture salon ALS 8 de l'ancien train de Napoléon III : fourgon nord 5227, wagon-restaurant 1733, wagon-lits 2193, wagon-lits 1884, voiture ALS 11, voiture ALS 8, voiture Ay 127, voiture By 141, fourgon nord 726, fourgon nord 652. Les discussions des 8, 9 et 10 novembre se sont passées dans le wagon ALS 8 du train des plénipotentiaires allemands. Les allemands ne viennent dans le 2419 des Alliés que le 8 à 9 heures pour la lecture des conditions de l'armistice et le 11 à 5 heures pour sa signature.

La voiture-restaurant n°2419, livrée en juin 1914 à la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, est alors affectée sur les lignes de Paris-Montparnasse où elle dessert Saint-Brieuc (1914), Le Mans (1915-1916) puis sur Paris-Saint-Lazare pour desservir Deauville-Trouville (1918). En septembre 1918, la voiture est réquisitionnée, elle revient aux ateliers de Saint-Denis pour être transformée en voiture-salon-bureau. Elle est incorporée en octobre 1918 au train du Grand Quartier Général à Senlis mis à disposition du maréchal Foch, commandant allié du front de l’Ouest.

    

 

 


Par la voie de la Liberté


Fin août 1944, les troupes américaines du Ve Corps venant de Paris foncent en direction du nord-est et libèrent Quierzy le 2 
septembre.

En quittant la capitale par Saint-Denis, on suit les traces de la 28e Division d’Infanterie américaine qui défile en ordre de bataille dans Paris le 29 août 1944, puis progresse en direction de Senlis, Verberie pour aller ensuite franchir l'Oise et l'Aisne vers Compiègne avec un partie de la 5e Division Blindée américaine.

Près de Senlis, à Rully, Mémorial du lieutenant colonel
Kent Fay de la 5th Armored Divsion, Mort pour la France à 35 ans le 30 aout 1944 uswarmemorials.org

La 28e Division d’Infanterie poursuit par Noyon, Chauny, La Fère (109th) et Saint-Quentin (110th), le 112th par la Forêt de Compiègne avec les blindés de la 5th Armored Divsion.    

La 4e Division d’Infanterie américaine, qui fait également partie du Ve Corps, quitte Paris plus à l'est par le Bois de Vincennes en direction de Villers-Cotterets puis Cœuvres-et-Valsery, Nampcel, Marest.


Evolutions ultérieures du parcours


Peu de changements interviennent avant les années 60 entre Paris et Quierzy.


Sur « l’itinéraire direct »

Une chaussée à 3 voies est mise en service sur la section Vaud’herland-sud - Vaud’herland-nord de la N17 en septembre 1953 et sur la section Louvres-sud - Louvres-nord fin octobre de la même année (toutes deux seront élargies à 2x2 voies en 1975 et 1987). Des créneaux de dépassement sont aménagés entre Louvres et Surviliers en 1955.

Ouverture de l'Autoroute du Nord

     Avec la mise en service progressive de l'Autoroute du Nord depuis Paris, le trajet évolue à partir de 1965-1966. La section entre Le Bourget et Senlis (sorties 5 à 8) entre tout d'abord en service le 30 décembre 1964, puis celle entre Senlis et Roye (sorties 8 à 12) un an plus tard le 29 novembre 1965, peu avant l'ouverture de la section Porte de la Chapelle - Saint-Denis-Porte de Paris (échangeurs 1 à 2) le 17 décembre 1965, équipée d'une signalisation  lumineuse d'affectation des voies en fonction du trafic ! L'été suivant, la section Saint-Denis-RN186 - Le Bourget-sortie aéroport (sorties 3 à 5) entre en service le 22 août 1966 puis la section Saint-Denis-Porte de Paris - Saint-Denis-RN186 (sorties 2 à 3) le 21 12 1966 et enfin la section Le Bourget-sortie aéroport - Le Bourget-RN2 (sortie 5) le 21 décembre 1966.

<< La route royale de Paris vers Saint-Denis et le nord, créée sous Louis XV et devenue par la suite la RN 1, porte à Saint-Denis le nom d'Avenue de Paris puis Avenue du Président Wilson après la Première Guerre mondiale. Bordée d'arbres, elle traverse l'importante zone industrielle qu'est devenue la Plaine Saint-Denis à la fin du XIXe siècle. Dans sa partie nord, l'avenue est franchie par le Pont de Soissons (pont ferroviaire de la ligne de La Plaine à Hirson et Anor par Soissons, construit en 1860, élargi en 1911 et sous lequel passe le tramway jusqu'en 1938). L'avenue est ensuite bordée de nombreux gazomètres, détruits à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Aussi large que les Champs-Élysées, l'avenue permet en 1965 de faire passer en son centre l'autoroute du Nord.


Il n'existe cependant pas avant 1986 de sortie sur l'A1 au sud de Compiègne (le diffuseur de Pont-Sainte-Maxence (sortie 9) est mis en service le 
23 janvier 1986).  La sortie doit donc se faire à Senlis ou à Compiègne - Ouest - Arsy (actuelle sortie 10), où la  mise en voie express entre Compiègne et Ribécourt-Dreslincourt a mis près de 20 ans à aboutir (DUP de 1983) jusqu'à son ouverture le 26 janvier 2002. La deuxième phase de 8,8 kilomètres entre Ribécourt-Dreslincourt et Noyon (DUP de 2008), mise en service en mai 2017, permet enfin un trajet plus rapide malgré un détour de plusieurs kilomètres évitant les innombrables carrefours giratoires apparus sur la route "touristique" à partir de 1983.


Sur « l'itinéraire touristique »
 


Le courtenment de Moisselles par la N1 est réalisé en novembre 1959 sur une voie dans chaque sens puis deux voies fin décembre 1967 entre Saint-Brice-sous-Forêt-nord et Moisselles-sud et en 1976 de Moisselles-sud à la Croix Verte d'Attainville, au niveau du magasin coupole Florélites Clause de Baillet-en-France (Architecte : Heinz Isler)
qui ouvre également en 1976 (repris par Truffaut en 1987).

La jonction N1-N309 à la Croix Verte, est modifiée à la même époque (vers 1976-77)
, dans le sens du retour vers Paris avec la mise en service d'un autopont sur la N1 au niveau de la D9, qui va vers l’Isle-Adam. On passe dès lors au nord de l'auberge dans le sens du retour vers Paris.

En 1985, un 
carrefour giratoire est aménagé sur cette même N 309, au nord-est de l'auberge en direction de Viarmes, afin d'accueillir, côté est, la nouvelle N104, qui permet de rejoindre l'A1 à Roissy.

Trois ans plus tard, ce même 
carrefour giratoire reçoit, côté ouest, la nouvelle jonction vers Cergy-Pontoise par la N104/N184, mise en service le 24 octobre 1988.

En 1993, l'autopont nord de la Croix Verte ferme et en octobre 1994 est mis en service un échangeur : la D301 ex-N1 passe désormais sous la N104.

Courant 2019, le 
carrefour giratoire est disparait et le tronçon de l'ancienne N 309 passant devant l'auberge est fermé. Arrivant de Paris par la D301, on franchit désormais quatre carrefours giratoires dans ce secteur pour rejoindre la D909 ex-N309, le premier permet de se rendre à l’auberge ...


     






   





 
https://remonterletemps.ign.fr/telecharger 




 
L'Auberge de la Croix Verte en 2019
Fermeture de l'ancienne jonction N1-N309 près d'Attainville
Plus loin, sur la N309 / D909, le contournement est de Viarmes avec ses carrefours giratoires ouvre entièrement à l'automne 1990. https://routes.fandom.com

On poursuit ensuite par la D909 vers Le Lys puis par la D162 vers Gouvieux afin de contourner Chantilly par le nord, où la D44 permet de rejoindre la N16, qui contourne Creil dès 1970.

Au nord de Creil, on emprunte la « nouvelle » D200 jusqu’à Pont-Ste-Maxence Nord, ouverte en 1970 également. L’aménagement d’un
carrefour giratoire au nord Pont-Ste-Maxence et la prolongation de la D200 vers Compiègne sont réalisés au début des années 80.

Qu’on arrive par la nouvelle D200 ou par l’ancienne N32, on contourne ensuite Compiègne par l’est, par l'Avenue de Royalieu, puis la forêt, en direction de la Clairière de l’Armistice.
 
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Début du parcours, le tracé d'origine

Aubervilliers / Pantin
    Les Quatre Chemins D20 / Les Quatre Chemins D20
    - / ID22 Cimetière Militaire

Aubervilliers
    Fort d'Aubervilliers
    La Maladrerie D27

La Courneuve
    Les Quatre Routes AB25  N186
    Rateau C207 A86  Sortie verte 12 

Le Bourget

A Gonesse, site du "Champ de Tulipes" au carrefour de la RN370, mentionné comme curiosité remarquable sur les cartes Michelin depuis le milieu des années 30


Voie express Mises en service
    18 09 1953 : Section Vaud’herland-sud - Vaud’herland-nord (une chaussée à 3 voies, élargie à 2x2 voies en 1975)
    31 10 1953 : Section Louvres-sud - Louvres-nord (une chaussée à 3 voies, élargie à 2x2 voies en 1987)

Aménagements
Créneaux de dépassement entre Louvres et Surviliers : 1955.
Déviation de La Chapelle-en-Serval : en projet après bien des reports (concertation publique entre janvier et février 2018).
Créneau entre Pontarmé et Senlis : 1973.

Rectifications à l'Ouest d'Ognon : 1967.
Rectifications à l'Est de Villeneuve-sur-Verberie : 1969.
Rectification au Sud de Verberie : 1970.
Suppression du passage à niveau de Verberie : 1965. Giratoire au Nord de la voie ferrée en 2005.
Giratoire de Mercières-aux-Bois : 2001.
Déviation de Compiègne : voir Rocade de Compiègne.
Axe Compiègne - Noyon : voir ci-dessous, à la rubrique "Voie express" mais également l'ancien tracé déclassé en D932, ultérieurement réaménagé.
Déviation de Noyon : 1996.
Axe Noyon - Tergnier : abandonné. La mise en voie express de ce tronçon semble être définitivement abandonnée par le Conseil Départemental de l'Aisne. En effet, 8 ronds-points ont été construits en l'espace de quelques années. Le dernier en date, pour desservir la zone industrielle de Tergnier - Condren, a été achevé en 2008.
Giratoire de la Fosse de Béhéricourt : 20 septembre 2009.
Déviation de Chauny : 1972.
Giratoire d'Ognes : 2010.
Giratoire au Nord-Ouest de Chauny : octobre 2003.
Giratoire au Nord de Chauny : 1997.
Giratoire au Nord de Viry-Noureuil : décembre 2003.

Autour de la route

    L'ancienne cathédrale de Senlis.
    L'Abbaye de la Victoire et le château de Valgenseuse.
    Verberie où l'Automne, limite sud du Soissonnais, rejoint l'Oise
    La forêt de Compiègne, la clairière de l'Armistice et le wagon de Rethondes.
    L'abbaye d'Ourscamps.
    La cathédrale de Noyon.



Les systèmes d’immatriculation des véhicules à moteur 

1901-1928 : Le premier système d’immatriculation, mis en place en 1901, se compose : d’une lettre, se rapportant à l’arrondissement minéralogique, au nombre de 15 pour toute la France. L’Aisne dépend successivement des arrondissements d’Arras (lettre R), de Douai (lettre D) et de Rouen (lettres Y et Z) ; la lettre W est quant à elle utilisée pour les immatriculations temporaires des professionnels. de chiffres avant la lettre, d’abord 3 puis 4 ainsi qu’un chiffre ou deux après la lettre si nécessaire (exemples : 1111R ou 1111Z1). Cette multiplication progressive du nombre de caractères avait pour objectif de répondre à l’augmentation du parc automobile.

1928-1950 : À partir du 30 septembre 1928, la plaque minéralogique se compose désormais de 1 à 4 chiffres puis de deux lettres. Les lettres attribuées au département de l’Aisne sont AF, AG, AH, AJ, AK et AM. Les plaques se constituent de la manière suivante :
- 1 à 9999 AF puis
- 1 à 9999 AF 1 puis
- 1 à 9999 AF 2 ainsi de suite jusqu’à
- 1 à 9999 AF 9 puis
- 1 à 9999 AG et ainsi de suite selon le même procédé.

1950-2009 : Un troisième système est mis en œuvre le 1er avril 1950

Enfin un quatrième en 2009, depuis cette date, tout véhicule a un numéro unique, attribué du jour de sa première mise en circulation jusqu’à sa destruction et qui ne change plus en fonction du propriétaire.





La crue de 1910 à Quierzy


Carte des plus hautes eaux connues (PHEC) sur le bassin de la Seine
(crue de la seine et de ses affluents en 1910, ainsi que d’autres crues à des dates postérieures sur d’autres cours d’eau)

Crues du bassin de la Seine sur Géoportail

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